Le Brigand et l’Amant. Deux poèmes préislamiques de Ta’abbata Sharran et Imru’ al-Qays
Traduits de l’arabe et commentés, suivis des adaptations de Goethe et d’Armand Robin et de deux études sur celles-ci.
Sindbad/Actes Sud, 2012, 160 p.
A la différence du haïku japonais ou des rubâ’yyât d’Omar Khayyâm, le genre poétique de la qasîda ou ode arabe préislamique a rarement inspiré la poésie occidentale. Il existe cependant au moins deux exceptions.
La première exception est un poème de Ta’abbata Sharran, un des deux plus célèbres poètes-brigands de l’Antéislam. Connu très tôt en Occident à travers l’anthologie poétique la Hamâsa d’Abû Tammâm (IXe siècle), il fut plusieurs fois traduit en latin et en allemand, avant d’être adapté par Goethe dans le Divan occidental-oriental.
La seconde exception est un célèbre poème d’Imru’ al-Qays, la lâmiyya, traduite en français sous l’appellation fautive de "première mu’allaqa" par le poète Armand Robin, d’après l’édition et la traduction en latin du Dîwân d’Imru’ al-Qays faites par de Slane, en 1837.
Pierre Larcher propose une traduction poétique de ces deux poèmes, suivie d’une traduction juxtalinéaire de l’adaptation de Goethe, comparée à l’original arabe, et d’une étude sur la traduction de Robin.
La réunion de ces deux poèmes ayant en commun d’avoir été adaptés par des poètes occidentaux se veut une contribution à l’histoire de l’"orientalisme", dont les deux faces - savante et littéraire -, sont étroitement connectées, mais aussi à une meilleure connaissance de la poésie arabe préislamique, ici illustrée par deux de ses grands types, le brigand et l’amant, qui donnent son titre au livre.