Journée d'études "La coopération interuniversitaire en Méditerranée" 

Mercredi 25 mars 2015, 11h-17h30, MMSH. Organisée par L’observatoire inter-labos sur les relations euro-méditerranéennes. Groupe de pilotage : S. Mourlane, A. Donzel, G. Dorival, G. Groc, J.R. Henry, D. Perrin, G. de Rapper, F. Siino. Laboratoires de la MMSH associés à l’Observatoire : Iremam, Telemme, Lames, Idemec, Ceric.

Thème

Où en sont les relations de travail au sein du tissu universitaire et de recherche dans les pays du pourtour méditerranéen ? La journée d’étude sera l’occasion revenir sur une initiative récente de coopération en matière d’histoire et de didactique de l’histoire, le manuel commun d’histoire méditerranéenne, et de faire le point sur les autres initiatives de coopération interuniversitaire dans l’espace méditerranéen.

Programme 

11h-13h, Un exemple de coopération interuniversitaire : le manuel destiné aux formateurs et formateurs de formateurs "La Méditerranée, une histoire à partager" (Bayard éditions, 2013). Intervenants : Jacques Huntzinger, ancien ambassadeur de France auprès de l’Union pour la Méditerranée, organisateur du Forum culturel de la Méditerranée, initiateur de l’ouvrage. Mostafa Hassani Idrissi, professeur à l’Université Mohammed V de Rabat, coordinateur de l’ouvrage. Anne Valat, AVITEM, Villa Méditerranée, qui a suivi la confection de l’ouvrage et est responsable de son suivi. Modérateur : Gilles Dorival, professeur émérite à l’Université d’Aix-Marseille, collaborateur de l’ouvrage.

13h-14h30, Déjeuner

14h30-17h30, La politique française de coopération interuniversitaire en Méditerranée. Intervenantes : Michèle Gendreau-Massaloux, chef du pôle Enseignement supérieur, recherche, formation, culture, à la Délégation interministérielle à la Méditerranée. Sylvie Daviet, vice-présidente de l’Université d’Aix-Marseille, chargée des relations internationales. Modératrice : Sophie Bouffier, MMSH/CCJ.

Objet de l’observatoire

Sur la recommandation du conseil scientifique de la Maison Méditerranéenne des sciences de l’Homme, cet observatoire prend le relais, en élargissant ses ambitions, du séminaire inter-laboratoires sur « La crise des relations euro-méditerranéennes ». Comme le séminaire, l’observatoire, qui se réunit trois fois par an, a pour objectif de maintenir une veille scientifique sur les relations euro-méditerranéennes actuelles, leurs crises et leurs acteurs. Il concerne des membres de plusieurs laboratoires de la MMSH et divers autres chercheurs et acteurs de notre environnement, qui acceptent de réfléchir ensemble sur le sens d’évènements ou de processus qui se développent sous leurs yeux. La constitution d’un groupe de suivi sur les relations euro-méditerranéennes vise à reconstruire, avec les outils et le regard critique du chercheur, les questions posées par l’évolution de ces relations, touchées depuis plus de cinq ans par ce qu’on appelle la « crise » ou la « paralysie » du partenariat euro-méditerranéen. Cette crise donne notamment à voir la tension croissante entre logique interétatique et logiques civiles, entre acteurs « d’en haut » et acteurs « d’en bas » dans l’espace méditerranéen, une tension qui a été exaltée par la mobilisation des sociétés civiles dans le « printemps arabe ». La crise des relations euro-méditerranéennes se traduit aussi par un retour de l’interventionnisme d’Etats européens – pour de bonnes ou de mauvaises raisons - dans la zone méditerranéenne et saharo-sahélienne, un retour des politiques nationales qui met en évidence l’absence d’une véritable politique méditerranéenne de l’Europe. A travers les travaux de l’observatoire, il s’agit aussi de renforcer la capacité de la MMSH à observer et analyser des enjeux politiques euro-méditerranéens qui ont une incidence sur nos activités de recherche et notre propre jeu d’acteurs non-étatiques dans un espace méditerranéen que nous avons pour vocation d’analyser dans diverses disciplines et à diverses époques. L’observatoire s’adresse à un public qui comprend, à côté des chercheurs concernés de la MMSH, des universitaires, chercheurs, observateurs ou acteurs appartenant à notre environnement proche, dans le but de consolider un réseau opératoire d’échanges sur le sujet à l’échelle régionale. Nous veillerons notamment à cultiver les liens avec des enseignants-chercheurs de l’IEP, des responsables des relations internationales de la région PACA, et à maintenir l’héritage de la longue coopération sur les enjeux méditerranéens qui nous lie au Centre franco-allemand de Provence. Nous collaborerons également avec des associations comme Mémoires méditerranéennes et Ancrages, attentives à la mobilisation des sociétés civiles sur les enjeux méditerranéens. Dans un domaine de recherche qui colle à l’actualité, il est nécessaire pour les chercheurs de cultiver le dialogue avec les acteurs politiques, sans abandonner leur posture de recherche. Mais il importe aussi qu’ils développent les liens avec les instances de recherche d’AMU, concernées par l’activité de notre Observatoire. Chaque réunion de l’observatoire est organisée autour d’un thème et de deux à trois intervenants, dont au moins un externe. La réunion est aussi l’occasion de faire brièvement le point sur des questions d’actualité. Les résultats de ces rencontres sont exploités ou diffusés de diverses façons : préparation de publications spécifiques et surtout création d’un site dédié sur lequel seront publiés les enregistrements des séminaires et des documents d’actualité sur les relations euro-méditerranéennes.

Annexe  : A propos du manuel pour formateurs "La Méditerranée, une histoire à partager". Initié lors de la Présidence française de l’Union européenne, le manuel commun d’histoire méditerranéenne a réuni de 2009 à 2013 un groupe de quinze historiens et didacticiens de l’histoire de huit pays des rives nord, sud, orientale et occidentale : France, Italie, Grèce, Liban, Egypte, Tunisie, Maroc, Portugal. Il prend la forme d’un ouvrage édité en français, destiné à être publié dans les autres langues de la région et d’une plateforme numérique multilingue directement exploitable par les formateurs d’enseignants et les enseignants d’histoire auxquels il s’adresse principalement. Le projet est également destiné aux concepteurs de manuels scolaires et aux décideurs des orientations des programmes d’histoire. L’ouvrage repose sur une approche renouvelée qui tient compte de l’évolution récente de la discipline historique. Il s’agit d’un exercice d’histoire élaboré à l’échelle méditerranéenne, dans la lignée des courants de l’histoire mondiale ou connectée. L’ouvrage et la plateforme numérique ont été présentés en décembre 2013 à Marseille à la Villa Méditerranée aux responsables de l’enseignement des pays euro-méditerranéens. La mise en œuvre du projet a en effet été prévue en deux phases : l’élaboration de son contenu de manière indépendante par le groupe de travail dans une première phase puis sa diffusion et sa mise en œuvre à partir de 2015 dans les processus nationaux de formation des enseignants d’histoire (académies, universités etc.).

Autres rencontres de l’observatoire prévues au cours de l’année 2015 

La Turquie, hub énergétique, par Gérad Groc, chercheur associé à l’IREMAM, en partenariat avec le séminaire de l’IREMAM : Le fait turc aujourd’hui. Les ambitions d’une puissance émergente. (Vendredi 3 avril 2015, MMSH, salle 101, 14h-16h)

Journée d’études sur la bi-nationalité en Méditerranée occidentale, avec le soutien du Conseil régional PACA. (Mardi 26 mai 2015, Villa Méditerranée à Marseille)

La nouvelle politique méditerranéenne de l’Italie. (Septembre 2015)

Le dialogue islamo-chrétien dans l’espace méditerranéen. Débat avec Rémi Caucanas, auteur de Relations islamo-chrétiennes en Méditerranée. Entre dialogue et crispation. (Novembre 2015) 

Année
2015