Nouvelle-église- Debre-Damo-AUC-Press

Photo : nouvelle église Debre Damo, Éthiopie, Nigel Pavitt, Frédéric Courbet et Justus Mulinge @ The American University in Cairo Press

Séminaire « Monuments et documents de l’Afrique ancienne : recherches en cours en histoire, histoire de l’art et archéologie »

Animé par Claire Bosc-Tiessé (CNRS/EHESS, Institut des Mondes Africains), Amélie Chekroun (CNRS, Institut de Recherches et d’Études sur les Mondes Arabes et Musulmans), Marie-Laure Derat (CNRS, Orient & Méditerranée), Anaïs Wion (CNRS, Institut des Mondes Africains).

Les séances ont lieu les 2e et 4vendredi de chaque mois de 14h30 à 16h30, du 10 novembre au 14 juin, sauf le 24 novembre et le 8 décembre. Lieu : salle Gradinée, bâtiment EHESS, Campus Condorcet, Aubervilliers (inscription facultative mais recommandée ici). Pour suivre les séances en visioconférence, merci de contacter (au minimum 24h à l'avance) Amélie Chekroun : amelie.chekroun[at]univ-amu.fr

Vendredi 26 avril 2024, 14h30-16h30, campus Condorcet, salle Gradinée, Aubervilliers et en visioconférence

Cheick Sene (Bonn Center for Dependency and Slavery Studies, The Harvard University, Center for Italian Renaissance Studies), « La fiscalité à l’ère de la traite négrière et du "commerce légitime" en Sénégambie, XVIIe-XIXe siècle ».

Du XVIIe au XIXe siècle, l’économie de traite en Sénégambie est dominée par deux phases : la traite négrière (XVIIe-début XIXe siècle) et le commerce dit légitime (début XIXe siècle). Dès le XVIIe s., les Compagnies européennes de commerce s’installent le long des côtes sénégambiennes en accord avec les souverains qui leur donnent le droit de construire des forts, de pratiquer le commerce et de circuler librement sur les cours d’eau de leurs États. Ces accords donnaient lieu au versement régulier par les commerçants européens de redevances plus souvent en nature qu’en espèces, régies par des règles plus ou moins stabilisées, à des taux forts variables en fonction des contextes économiques, politiques et sociaux. Ces redevances dénommées coutumes étaient de deux types : les coutumes annuelles et les coutumes casuelles ou de traite. Ces coutumes ont permis aux Européens de commercer librement en Sénégambie. Ainsi, à partir de Saint-Louis, premier établissement français fixe en Afrique construit en 1659, les Français entretiennent avec les souverains de la Sénégambie des relations commerciales basées sur le commerce des esclaves, de l’or, de la gomme, de l’ivoire, des vivres, de l’arachide, des peaux et d’autres produits de consommation. Jusqu’au XIXe siècle, il était quasi impossible pour les Européens de commercer sans payer les coutumes, symbole de la souveraineté des États de la Sénégambie. Cependant, dans la seconde moitié du XIXe, les conflits et les abus répétitifs liés aux coutumes ainsi que le non-respect des engagements des chefs locaux qui devaient assurer aux commerçants européens la sécurité contribuèrent à la politique de suppression des coutumes par le gouverneur Faidherbe en 1854. Cette communication présentera les coutumes en expliquant leur typologie et leur composition tout en analysant leur rôle dans l’essor du commerce négrier ainsi que leur place centrale dans les relations politiques et diplomatiques entre les Européens et les souverains locaux.

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